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Les soins palliatifs à domicile ou le dernier train avant le bleu du ciel par Franca Maï
Franca Maï : Fleurs vénéneuses extrait Crescendo (vidéo)
Dans le rapport Action humanitaire publié le 29 janvier, l’Unicef évalue à 635 millions de dollars, dont 121 pour le seul Soudan, la somme indispensable à la survie des enfants et de leurs familles dans les pays en crise.
En 2006, l’Unicef avait réclamé le double (1,2 milliard). 53% seulement des fonds avaient été pourvus. Cette année, tout ce qui pouvait être pris en charge sur les ressources régulières, comme les dépenses de développement, a été retiré de l’appel. Les 635 millions de dollars de 2007 visent donc à répondre aux besoins fondamentaux des femmes et des enfants en situation de très grande précarité. Nous espérons qu’une part plus grande de ces besoins sera couverte cette année.
Quels sont les pays pour lesquels les fonds réclamés sont les plus importants ? le Soudan : 121 millions de dollars, la République démocratique du Congo : 96 millions de dollars, l’Ouganda : 48 millions de dollars, l’Ethiopie : 45 millions. Par rapport à 2006, quels sont les nouveaux pays et ceux qui au contraire ne figurent plus dans la liste ? Entrée du Liban, de la Syrie, du Timor-Leste, du Niger et du Sri Lanka. 2 pays « disparaissent » des appels d’urgence, la Tanzanie et l’Angola, car les activités seront désormais financées sur les ressources régulières. Pourquoi l’Irak ne figure pas dans la liste ? L’Unicef reste très actif en Irak. Cependant, depuis que les activités sont couvertes par les ressources régulières et l’IRFFI (fonds international de reconstruction de l’Irak), elles ne font pas l’objet d’un appel dans notre rapport. En revanche, nous lançons un appel séparé concernant les réfugiés irakiens en Syrie.
Catastrophes naturelles ou conflits : qu’est-ce qui mobilise le plus de ressources ?
La différence a tendance à s’amenuiser entre les types d’urgences. De nombreux pays subissent à la fois des catastrophes naturelles et des conflits, en plus du manque de développement, de la pauvreté et de l’épidémie de VIH/sida. Par exemple, la guerre en Somalie a été aggravée en 2006 par des inondations sans précédent, lesquelles succédaient à l’une des pires sécheresses que le pays ait connue. En Centrafrique, l’influence des crises dans les pays voisins, en plus des défaillances de gouvernance interne, de la forte prévalence de la pauvreté et du sida, ont provoqué une crise sévère. On peut citer encore le Sri Lanka, où il est d’autant plus difficile de réparer les dégâts du tsunami que le conflit connaît un renchérissement.
Quelles sont les principales « urgences silencieuses » sous-financées ?
La Colombie et Haïti n’ont pas reçu de financement en 2006 malgré des conflits et des catastrophes naturelles terribles. La République centrafricaine, longtemps oubliée, risque de devenir un point névralgique de la violence dans sa région. La Guinée, enfin, n’a reçu que 30% des fonds requis alors qu’à la suite des récentes grèves, elle est elle aussi confrontée à un haut niveau de violence.
Quelles sont les conséquences d’un manque de financement ?
En 2006, seuls deux pays, le Tchad et la Somalie, ont reçu plus de 70% des fonds réclamés. Seulement huit ont reçu plus de 50%. Le manque de fonds menace la réalisation de programmes vitaux pour les enfants. Prenons l’exemple de la rougeole. La mortalité due à cette maladie a reculé de plus de 60% depuis 1999, selon l’OMS (le nombre des décès est passé de 873 000 en 1999 à 345 000 en 2005). Ce recul remarquable est dû à l’augmentation de la couverture vaccinale. Les campagnes de vaccination contre la rougeole sont aussi bénéfiques car elles sont l’occasion d’autres actions de santé comme la distribution de moustiquaires contre le paludisme ou de la vitamine A dont les carences provoquent des cécités, et elles soutiennent les vaccinations systématiques et les autres services de santé. Les succès obtenus ne doivent pas entraîner un relâchement mais au contraire une intensification des efforts en faveur de la santé des enfants.
26 janvier 2007
source
Unicef