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A l’heure actuelle, "un habitant sur trois de la planète souffre de pénuries d’eau, sous une forme ou une autre", selon cette "Evaluation complète de la gestion de l’eau pour l’agriculture", réalisée par 700 spécialistes du monde entier lors des cinq dernières années.
"Cela est beaucoup plus étendu que nous ne pensions. C’est très inquiétant", a déclaré à l’AFP Frank Rijsberman, directeur général de l’Institut international de gestion de l’eau (IWMI) qui a coordonné les travaux de l’évaluation.
Il cite, à titre d’exemple, les "crises de l’eau" sévissant actuellement en Australie et en Chine, ou encore en Inde l’an passé.
Selon lui, il existe deux types de pénuries :
celles observées dans des régions où les ressources en eau sont surexploitées, causant l’abaissement des nappes et l’assèchement des rivières
celles observées dans les pays ne disposant pas de moyens techniques ou financiers de capter l’eau (des pluies, des rivières etc.), pourtant abondante.
M. Rijsberman souligne que le problème de l’eau est lié à la gestion bien plus qu’à la disponibilité de la ressource vitale.
Les manques d’eau ont "à 98% des causes humaines et à 2% des causes naturelles", affirme-t-il.
A l’heure actuelle, pour produire les aliments nécessaires à la consommation d’une seule calorie, il faut un litre d’eau, selon l’évaluation.
La production d’un kilo de blé nécessite 500 à 4.000 litres d’eau et celle d’un kilo de viande industrielle, 10.000 litres.
L’agriculture compte pour pas moins de 78% de l’utilisation mondiale de l’eau, contre 18% pour l’industrie et 8% pour les municipalités.
Sachant que la population mondiale —actuellement 6,1 milliards d’habitants— devrait augmenter de 2 à 3 milliards d’individus d’ici 2050, il apparaît clairement que les politiques de gestion de l’eau doivent être revues, soulignent les experts dans l’étude.
Dans les pays où l’on observe une surexploitation de l’eau, la solution semble être l’optimisation de l’utilisation de la ressource.
"Les gens vont devoir faire plus avec moins, en quelque sorte (...). Produire davantage de céréales avec la même quantité d’eau", résume M. Rijsberman.
L’extension et l’amélioration de l’agriculture basée sur les eaux de pluie, l’introduction de variétés de céréales adaptées aux faibles quantités d’eau ainsi que le développement de systèmes d’irrigation et de barrages à petite échelle figurent aussi parmi les recommandations pour certaines régions.
Mais la priorité, selon M. Rijsberman, est de changer les mentalités et les politiques gouvernementales de l’eau souvent trop anciennes.
"Les politiques gouvernementales et leur façon d’aborder les questions de l’eau sont certainement la chose la plus urgente à changer à court terme", affirme-t-il.
Car paradoxalement, selon les conclusions de l’évaluation, "il y a suffisamment de terre, d’eau et de capacités humaines pour produire assez de nourriture pour une population croissante dans les cinquante prochaines années".
L’un des défis qui se pose également est de réussir à répondre aux besoins d’eau pour l’agriculture sans toutefois dégrader l’environnement.
"D’un côté, nous devons protéger l’environnement (...) mais de l’autre, les personnes pauvres ont toujours besoin de plus d’eau pour se nourrir et vivre", résume M. Rijsberman.
L’évaluation sera présentée au cours de la Semaine mondiale de l’eau qui ouvre officiellement ses portes lundi dans la capitale suédoise.
Des experts venus de 140 pays y sont rassemblés, jusqu’au 26 août.
source :
Terre sacrée
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